Hautes-Chaumes du Forez, Puy-de-Dôme, Auvergne
Auvergne-Rhône-Alpes

Une semaine en Auvergne : une escapade verte et gourmande

Une semaine en Auvergne, c’est la promesse de voir du vert et des vaches, de manger du fromage et de marcher sur des volcans. L’Auvergne, c’est découvrir un territoire rural et montagneux, une destination randonnée au charme fou et à l’identité forte.

C’est (un peu) le hasard qui nous a conduit en Auvergne à l’été 2022. Au printemps, nous cherchions à louer une maison avec des copains pour une semaine ensemble en France. Les prix dissuasifs du sud-est et du sud-ouest, nous ont amené plus au nord. L’Auvergne, c’est 4 départements : l’Allier, le Cantal, la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme. C’est en son cœur, dans le Puy-de-Dôme que nous avons trouvé la maison ! Diversité des paysages et des panoramas entre volcans et plateaux, nous nous sommes régalées (dans tous les sens du terme). On vous raconte tout !

Auvergne : bienvenue dans le 63, le Puy-de-Dôme

À seulement 4 h de route depuis Paris, sur l’A71, vous êtes à Clermont-Ferrand. Ville Préfecture du Puy-de-Dôme, Clermont-Ferrand se situe au centre du département. De part et d’autre, deux PNR : le Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne et le Parc Naturel Régional Livradois-Forez. Et en son milieu : la Limagne, un vaste espace de plaines fertiles. Le tout offre de magnifiques paysages vallonnés.

Pour vous raconter notre escapade, nous avons découpé l’article en 3 parties. Dans le PNR des Volcans d’Auvergne, dans le PNR Livradois-Forez et autour d’Issoire, sur la faille de Limagne. Et on peut déjà vous dévoiler que pour notre première fois dans le coin, nous avons adoré !

Dans le Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne

Top départ de notre semaine en Auvergne ! Nous commençons par un passage en ce dimanche matin sur le marché de Saint-Nectaire. Un village qui porte le nom du fromage et qui se découvre après un très beau trajet dans la vallée de la Couze Chambon.

La particularité de Saint-Nectaire ? Une ville basse, ancienne station thermale avec villas et grands hôtels et une ville haute coiffée d’une église romane. Cette dernière compte parmi les cinq édifices les plus importants de l’art roman en Auvergne. Notre Dame du Mont-Cornadore édifiée au XIIème siècle est construite avec deux matériaux volcaniques, ce qui lui confère sa couleur noire. Si vous êtes amateurs de vieilles pierres, on vous conseille une visite guidée du lieu. Nous, nous avions Max, notre ami architecte du patrimoine qui a su nous tenir en haleine en nous racontant l’histoire de ses chapiteaux polychromes.

Goûter à la truffade auvergnate à Murol

Nous reprenons la route vers Murol. Village au pied d’un château médiéval qui surplombe toute la vallée, nous avons flâné dans les ruelles qui accueillaient un vide grenier ce jour-là. À l’heure du déjeuner, nous avons dégusté la fameuse truffade auvergnate au restaurant l’Arbalète, rue Georges Sand. Plat emblématique de l’Auvergne à base de pomme de terre servi avec de la tomme du Cantal et du jambon de pays. C’est copieux et généreux, tout ce que l’on aime ! Même avec 30 degrés au thermomètre.

Monter au Puy de Dôme, le plus haut volcan de la chaîne des Puys d’Auvergne

Haut lieu tectonique, la chaîne des Puys – faille de Limagne, inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2018, est un magnifique site naturel unique en France composé de plus de 80 volcans parfaitement alignés du Nord au Sud. Les volcans sont endormis depuis plus de 6 000 ans et sont donc accessibles toute l’année. L’incontournable du coin, c’est de monter au Puy de Dôme à 1 465 m d’altitude.

Pour ce faire, nous avons emprunté un train à crémaillère, le panoramique des dômes. Une expérience à 360 ° sur les 5,6 km d’ascension. Le panorama sur les volcans de la chaîne des Puys est grandiose. Comptez 15,50 € l’aller/retour pour un adulte à la pleine saison.

En haut, le spectacle est tout simplement inoubliable. Nous avons suivi les chemins aménagés pour tourner autour du dôme et nous offrir différentes vues. En ce dimanche d’août, quelques parapentistes assuraient le show ! Une expérience que nous ne sommes pas prêtes d’oublier !

Dans le Parc Naturel Régional Livradois-Forez

La maison que nous avions louée via Airbnb étant proche de Vernet-la-Varenne, nous avons principalement passé notre temps dans le PNR Livradois-Forez. En contact avec la Maison du tourisme a plusieurs reprises, nous avons été agréablement surprises par la richesse et la variété des activités organisées l’été sur le territoire. Lors de notre séjour, nous avons participé à une soirée cinéma en plein air à la ferme avec la diffusion du film « Antoinette dans les Cévennes ». Si vous ne l’avez pas vu, il est génial !

Thiers : capitale de la coutellerie française

Nouvelle journée d’escapade et nouvelle destination avec Thiers, la capitale française du couteau.

La ville est, à l’instar de Saint-Nectaire, composée d’une ville basse et d’une ville haute. C’est en haut, que nous avons concentré notre visite. On ne va pas vous mentir, nous n’avons pas été très emballées par la ville. Le centre est sinistré, quasi à l’abandon alors que le patrimoine est plutôt joli avec de belles maisons à pans de bois. C’est dommage mais malheureusement plus courant qu’on ne l’imagine. Impossible d’ailleurs de trouver un restaurant pour nous accueillir… Alors que nous étions première semaine d’août. Bref, nous avons laissé sa chance à Thiers car si nous étions venues jusque là, c’est bien pour découvrir son savoir faire : celui de la coutellerie !

Thiers est une ville qui dès le XIIème siècle a utilisé la force motrice de la rivière, la Durolle, pour développer la coutellerie qui devient la première activité économique de la ville. Et cela fait 800 ans que cela perdure. Reconnue aujourd’hui grâce à son savoir-faire dans le domaine de la coutellerie, Thiers c’est 80 % des couteaux produits en France pour la cuisine ou la table avec près de 100 entreprises implantées sur le territoire de la ville.

Tout savoir sur le couteau

Et pour apprendre tout cela et plus encore, on vous recommande le musée de la Coutellerie. Ateliers, démonstrations, riche collection de couteaux, le musée retrace les 6 siècles de l’histoire de ce savoir-faire artisanal et industriel. Prévoyez 1 h 30 sur place et 7 € pour l’entrée. Et si vous voulez faire des emplettes, on vous recommande la coutellerie PONSON Artisan Fabricant depuis 1847 au 1 rue du Bourg.

La vallée des Rouets

Chaussez vos baskets et descendez vous balader le long de la Durolle, autour des anciennes forges dans la vallée des rouets. C’est ici que les émouleurs* venaient façonner les lames. Une jolie balade de 30 minutes. *Teasing d’un terme que vous connaîtrez si vous visitez le musée 🙂 .

La région d’Ambert : sa Fourme, ses moulins et ses jasseries

Nous voici à Ambert, au pays de la Fourme et nous avons beaucoup de choses à vous raconter !

Ambert : nos bonnes adresses

Ambert est la seconde grande ville du PNR Livradois-Forez, après Thiers. Son centre-ville est assez mignon et se prête à la flânerie. Nous avons dîné dans une chouette adresse : les Copains. Vous y mangerez une cuisine gourmande et inventive avec des recettes à la Fourme d’Ambert. Rapport qualité/prix au top, labellisé Les toques d’Auvergne, l’association des chefs Auvergnats.

La maison de la Fourme d’Ambert : son atelier fromage et son musée

Rendez-vous pris avec Elise pour un atelier fromage à la maison de la Fourme d’Ambert. Sacrée expérience que d’apprendre à transformer le lait en fromage ! C’est finalement assez simple quand on connaît la technique.

Au lait de vache que nous avons monté en température, il faut ajouter de la présure animale. Patienter quelques minutes (le temps qu’il nous a fallu pour bombarder Elise de questions concernant les fromages AOP d’Auvergne, j’y reviendrai). C’est là que les protéines du lait vont se mêler pour donner le caillé, qui va se recouvrir d’une partie liquide : le petit-lait. Nous passons maintenant à l’étape de la découpe du caillé avec un couteau pour laisser le petit-lait s’échapper. On dépose ensuite le tout dans des petits pots à faisselle et on laisse égoutter.

On boit le petit-lait c’est super bon et on mange la faisselle avec de la confiture ou du sucre. Et si vous souhaitez faire du fromage, il faudra laisser affiner en cave. Nous étions 3 à participer à l’atelier de 30 minutes environ et avons réalisé 4 faisselles. Comptez 7 €/ pers pour l’atelier de fabrication.

Un petit tour au musée pour tout savoir sur la Fourme d’Ambert

Après la pratique, nous suivons Elise pour une visite guidée du petit musée de la Fourme d’Ambert. De quoi tout savoir sur ce fromage, sa technique de fabrication et passer à la meilleure étape, la dégustation des fromages AOP d’Auvergne (oui, oui j’y viens enfin !).

Ce beau et bon fromage persillé cylindrique est né dans les montagnes du Forez. Autrefois fabriqué par les femmes qui restaient dans les fermes d’altitude pendant la période de l’estive (période d’été où les troupeaux sont en altitude), la Fourme d’Ambert est aujourd’hui produite par neuf producteurs fermiers et six coopératives laitières, toujours en altitude entre 600 et 1 600 m d’altitude. D’ailleurs, on vous raconte à suivre, notre randonnée dans les montagnes du Forez autour des Jasseries, les fermes d’altitude où l’on produisait le fromage. Comptez 6,5 €/ pers pour la visite guidée + 3,5 € l’assiette de dégustation de fromages et le verre de vin ou de jus de fruits qui l’accompagne.

Les 5 fromages AOP d’Auvergne

Auvergne = fromage ! Les fromages d’Auvergne font parti de la fierté auvergnate car ce n’est pas moins de 5 fromages qui ont le label AOP. L’appellation d’origine contrôlée est un label exigeant qui désigne un produit dont toutes les étapes de production sont réalisées selon un savoir-faire reconnu et dans une même aire géographique. En Auvergne, les gardiens du temple se sont formés en association dès 1987 pour fédérer et promouvoir les fromages. Sur les 1 100 fromages français, 46 ont l’appellation AOP dont 5 en Auvergne : le Cantal, la Fourme d’Ambert, le Saint-Nectaire, le Salers et le Bleu d’Auvergne.

Lors de notre séjour, nous devions participer à la fabrication de la Fourme d’Ambert, chaleureusement invitées à la fromagerie l’Ambertoise, chez Gwénaëlle et Julien Rodary. Mais lors de notre passage, la fabrication était suspendue. Nous avons cependant pu échanger avec Gwénaëlle, la 4ème génération sur l’installation et nous voir offrir un plateau avec les 5 fromages de l’AOP.

Si vous aimez ce fromage, on vous conseille de le déguster en salade avec des lentilles vertes du puy, des endives du Nord et des pommes normandes. Un tour de France gustatif ! Et si vous aimez TOUS les fromages, il existe une route des Fromages AOP d’Auvergne. C’est un parcours libre qui permet d’être accueilli dans les fermes et les fromageries du territoire. C’est plus d’une trentaine d’étapes entre le Puy-de-Dôme et le Cantal.

Randonner dans les Hautes-Chaumes du Forez

C’est tout à l’est du Parc Naturel Régional que nous partons en randonnée. Sur le chemin des colporteurs, c’est parti pour une boucle de 10 km autour des jasseries. Un colporteur, c’était un marchand ambulant qui venait de jasseries en jasseries (le nom donné aux maisons dans les pâturages en altitude dans les monts du Forez). Ils apportaient des courses et du courrier aux femmes qui s’occupaient des troupeaux et fabriquaient le fromage pendant la période d’estive.

Tout au long de la randonnée, nous croisons ses habitations estivales au mur de pierre et au toit de chaume. Certaines sont complètement réhabilitées pour accueillir des voyageurs. Le panorama sur la chaîne des Puys au loin était dégagé et la végétation de moyenne montagne en été magnifique.

À la fin du parcours, nous déjeunons à la Jasserie du Coq Noir (pensez à réserver quelques jours avant). Réhabilitée et transformée en restaurant, vous y dégusterez un menu unique copieux et généreux, comme les Auvergnats savent si bien le faire. La Patia est un plat de pommes de terre confit dans la crème, le tout accompagné de charcuteries. On avoue avoir eu du mal à nous lever pour boucler la randonnée. Sur place, vous pourrez également acheter des produits locaux dont le fromage produit à la ferme des Supeyres.

Apprendre à faire du papier au Moulin de Richard de bas

C’est la promesse de ce chouette musée historique du papier à Ambert. Bâtiments restaurés classés Monument Historique et labellisé Entreprise du Patrimoine Vivant, vous êtes immergés dans un moulin qui produit encore aujourd’hui du papier !

Vous apprendrez pleins de choses et en été, la feuille de papier est garnie des fleurs qui poussent dans les environs. Lors de notre passage, le moulin et la machine qui presse les tissus étaient à l’arrêt. En cause ? La sécheresse de l’été 2022 et le manque d’eau pour les actionner.

Saviez-vous que les moulins à papier sont historiquement la première industrie du développement durable ? Et oui, car la matière première ce sont des linges usagés de lin, de chanvre ou de coton. Encore aujourd’hui, ce sont les habitants du coin qui viennent les apporter. Et l’énergie pour faire fonctionner tout ça, c’est l’eau des ruisseaux qui fait tourner la roue depuis près de 7 siècles ! C’est un peu l’immanquable du coin et on confirme que c’était une belle visite ! Comptez 7,9 €/ pers pour l’entrée et la visite guidée.

Balade le long du chemin des papetiers

Après la visite du moulin Richard de Bas, nous avons chaussé les baskets pour partir le long du chemin des papetiers. Un sentier pédestre de 7 km en boucle qui mène sur les traces des papetiers et des moulins qui jalonnent le parcours. Plusieurs points de vue dégagés sur la vallée, berceau de la papeterie française.

Entre les deux Parcs : balade autour d’Issoire

À mi-chemin entre les 2 PNR, dans la plaine de la Limagne, nous trouvons Issoire. Petite ville de 15 000 habitants, nous avons parcouru son centre pour prendre un verre en terrasse et pour faire le plein de produits locaux avant notre départ. Nous avons également poussé la porte de l’abbatiale Saint-Austremoine, l’un des cinq édifices les plus importants de l’art roman en Auvergne.

Château de Parentignat, le petit Versailles d’Auvergne

Accompagnées d’amis qui ont une passion dévorante pour les châteaux, nous avons visité le Château de Parentignat. Épargné à la Révolution, il abrite l’une des plus importantes collections privées de peintures de grands maîtres français des XVIIème et XVIIIème siècles.

La visite permet de découvrir des enfilades de salons, de salle à manger et de chambres d’apparats. Le tout est encore en grande partie dans le mobilier d’origine. Coup de cœur pour la magnifique bibliothèque. Vous pouvez compléter la visite avec le grand parc à l’anglaise. La visite guidée est obligatoire, comptez 10 €/ pers.

Moment de haute gastronomie chez Origines d’Adrien Descouls

C’est l’énorme plaisir gastronomique que nous nous sommes offert pendant ce séjour. Dîner avec les copains chez Origines, le restaurant gastronomique d’Adrien Descouls. Enfant du pays, Adrien a ouvert son établissement en 2018. 2 ans après, il se voit récompensé par une étoile au Guide Michelin.

Sa cuisine fait la part belle à la valorisation de la richesse du terroir auvergnat. La quasi intégralité des produits cuisinés proviennent des environs. Épicurien dans l’âme, le chef propose une assiette moderne, gourmande et généreuse. Une cuisine du bien manger et du bien boire, servi par une équipe en salle désireuse de nous faire passer un bon moment. Pari gagné !

C’est sur cette note de haute voltige gastronomique que ce termine notre séjour en Auvergne. Envie de plus de montagne ? Découvrez notre escapade en Savoie dans le massif des Bauges.

L’Auvergne, un territoire préservé propice à notre semaine entre amis autour de la richesse de sa gastronomie et de son patrimoine.

On remercie la maison de la Fourme d’Ambert pour l’atelier, la visite guidée et la dégustation offerte. Merci également à l’association AOP des 5 fromages d’Auvergne qui nous a mis en relation avec la fromagerie l’Ambertoise et qui nous a gentiment offert un plateau de fromages.

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