Vue sur un village perché, Pays de Fayence, Provence
Provence

Pays de Fayence : au calme entre les villages perchés de Provence

À la recherche de quiétude sous le soleil de Provence ? Vous voilà au bon endroit ! Le pays de Fayence, c’est neuf villages perchés à l’identité affirmée et un certain art de vivre provençal autour de la beauté de ses paysages et de sa nature. Région vallonnée qui sent bon les pins et la garrigue. C’est une parenthèse ressourçante que l’on vous propose de découvrir lors de cette escapade. Nous avons passé trois jours en Pays de Fayence lors du week-end de la Pentecôte en juin 2022.

C’est Cassandra de l’Office de Tourisme Intercommunal Pays de Fayence qui sera notre guide pour ce séjour. Une fille du pays qui a su nous en faire partager toute la beauté et tout le charme, même par 30 degrés à l’ombre. Nous avions chaud et elle portait son petit pull. Nous ne sommes définitivement pas faites du même bois 😉 .

C’est où le Pays de Fayence exactement ?

Situé dans l’arrière-pays de Saint-Raphaël et Fréjus, entre le Parc Naturel Régional du Verdon, celui des Préalpes d’Azur et du Massif de l’Estérel, vous voici en Pays de Fayence dans le Var. Pour rejoindre ce petit coin du sud-est de la France, nous avons pris le train depuis Paris direction Nice, arrêt Saint-Raphaël. De là, il vous faudra une voiture pour parcourir les derniers 40 kilomètres. Quelques loueurs ont un comptoir en gare. Nous y avons séjourné trois jours mais pour l’apprécier restez-y un peu plus longtemps.

Notre adresse logement coup de cœur : la Ferme Constantin

C’est à Fayence au milieu des champs que nous avons logé pour notre week-end en Pays de Fayence. La Ferme Constantin, c’est une grande maison proposant 4 chambres d’hôtes et un gîte tenu par Sylvie, femme au cœur gros comme ça, dont la gentillesse et l’accueil nous a ravi. On s’est senti chez elle comme chez nous, dans cette grande maison décorée avec beaucoup de goût.

Nous avons dormi au calme dans son gîte prévu pour 4 personnes. Sylvie cultive son grand jardin et propose à la vente ses propres confitures, gelées et sauces. Elle propose également de cuisiner les bons produits de son jardin lors d’un dîner table d’hôte. Ce que nous avons testé l’un des soirs de notre séjour. Tout était parfait ! La Ferme Constantin, c’est l’assurance d’un séjour accueillant et reposant sous le soleil de Provence.

Les villages perchés de Provence : Tourrettes, Seillans, Montauroux, Mons et Fayence

Le territoire du Pays de Fayence est composé de neuf villages à l’identité bien déterminée. Sur trois jours, nous en avons visité cinq pour notre plus grand bonheur et pour de belles découvertes.

Tourrettes, le village musée à ciel ouvert

À Tourrettes, c’est sur la placette centrale du village que nous avons débuté notre escapade en déjeunant à la Pause Tourrettane. Une cuisine locale et de saison en terrasse à l’ombre des platanes.

Tourrettes, c’est un voyage au cœur des arts. Plus de 180 œuvres sont installées sur les murs des maisons, dans les ruelles et sur les places. Un véritable musée à ciel ouvert, né de la volonté de promouvoir le village en créant une animation insolite et pérenne autour de la culture et de l’art. Du réalisme à l’abstraction et au surréalisme, toutes les disciplines artistiques y sont représentées. Il s’y dégage une ambiance créative et artistique dont les artistes peintres, sculpteurs, céramistes… se sont imprégnés en y installant leurs ateliers.

Nous avons rencontré Claudia Wypych, artiste peintre qui ouvre chaque jour son atelier « les Cinq Terres » au visiteur de passage à Tourrettes. Elle puise son inspiration de la terre en récoltant pierres et cailloux sur les chemins du Pays de Fayence. Elle les concasse, les broie et obtient une poudre colorée qu’elle viendra saupoudrer sur ses tableaux. Son travail nous a beaucoup plu. Notamment par son approche de valorisation de ce que la nature lui offre, juste là, à portée de main sur un chemin.

Se perdre dans les ruelles de Tourrettes

La balade se poursuit dans les petits escaliers et les ruelles du village jusqu’au musée d’Arts et d’Essais qui présente le travail de Paul-Maurice Perrier-Morillon, dinandier d’art de la région. Et si comme nous, vous n’avez aucune idée de ce que cela veut dire, on vous explique ! La dinanderie consiste à réaliser des pièces d’art en utilisant exclusivement une feuille de métal plat. Pas de découpe, pas de soudure, pas de rajout. Ce sont donc des œuvres assez « techniques » et un savoir-faire millénaire. L’épouse de l’artiste a légué une partie de ses œuvres à la commune qui les présente ici dans cette ancienne maison de village réhabilitée. L’entrée est gratuite.

Seillans, le havre de paix de Max Ernst et Dorothea Tanning

Classé depuis plus de 30 ans parmi « les plus Beaux Villages de France », Seillans, c’est notre coup de cœur en Pays de Fayence. Le village perché et incliné (oui, ça grimpe sec dans les ruelles) s’est constitué au cours des siècles autour d’une enceinte fortifiée, dont il reste aujourd’hui la Porte Sarrasine et quelques traces de remparts. Village médiéval, on flâne dans le labyrinthe de ruelles pavées qui desservent des petites boutiques et ateliers d’artisans, des placettes ombragées avec fontaines et platanes centenaires.

Seillans, c’est l’image du village provençal typique. Et on comprend pourquoi Max Ernst, artiste peintre et sculpteur, grand représentant du dadaïsme et du surréalisme s’y installa pour les douze dernières années de sa vie.

La pépite culturelle du coin : la maison Waldberg – Donation Max Ernst et Dorothea Tanning

C’est dans une maison de village du XVIIIème siècle qui fut la maison de vacances de l’écrivain et critique d’art Patrick Waldberg que la commune de Seillans présente une magnifique et riche donation d’œuvres de Max Ernst et de Dorothea Tanning. Sur trois étages, c’est plus d’une centaine de lithographies et d’estampes des deux artistes que vous pourrez admirer. Les œuvres de Max Ernst sont principalement celles qu’il a réalisé à la fin de sa vie dans sa maison de Seillans. C’est son épouse Dorothea Tanning, qui en a fait don à la ville en 1994. Elles sont le reflet des procédés qu’il utilisa tout au long de sa carrière : collage, grattage et décalcomanies…

Max Ernst est décédé en 1976. Dorothea Tanning, artiste touche à tout, à la fois peintre, sculptrice, éditrice, écrivaine, lui survivra 36 ans. Elle est l’une des premières femmes à renverser le point de vue érotique dans l’art. Ses peintures expriment les fantasmes de la femme, considérée comme un individu et non plus seulement comme la projection du désir de l’homme.

Le musée présente également quelques œuvres de Stanislas Appenzeller, peintre installé à Seillans dans les années 1960. Nous adorons découvrir ces pépites culturelles lors de nos escapades. Preuve que la culture est accessible en dehors des grands musées parisiens. Vous vous souvenez de notre escapade à Pont-Aven ? Si comme nous, vous êtes des passionnés, prévoyez une bonne heure pour en faire le tour et 5€ pour l’entrée.

Au-dessus du viaduc du Rayol

Le long de l’ancienne voie ferrée, ne manquez pas la beauté du panorama au-dessus du viaduc du Rayol. Réalisé en maçonnerie en 1897 par les usines Eiffel, il est long de 160 m et haut de 40 m. C’était l’un des ouvrages d’art les plus importants sur la ligne de chemin de fer Grasse – Draguignan. Un symbole intact du passé.

Montauroux et le couturier Christian Dior

Troisième village perché de notre escapade, nous avons flâné dans Montauroux juste après avoir déjeuné sous l’énorme jasmin étoilé qui recouvre la terrasse du Marina. Un déjeuner léger avec les bons produits de la région.

À Montauroux, le couturier Christian Dior a acquis en 1950, le château de la Colle Noire. Il aimait y séjourner et recevoir ses amis artistes. C’est dans la région que son père et sa sœur vivaient depuis plusieurs années. Le coin inspirera à Christian Dior la création du parfum Miss Dior. Une composition fraîche et florale qui accorde à merveille la rose, le muguet et des notes de mandarine. Sa propre idée de l’odeur de la Provence. Depuis 2013, le château est la propriété de la Maison Dior qui y organise des événements privés et expositions temporaires parfois ouvertes au public.

Balade autour des chênes centenaires

Entre les forêts de pins, de chênes et les champs d’oliviers, le GR forme une boucle de 50 km. C’est un sentier accessible à tous, praticable toute l’année qui peut se réaliser sur trois jours et qui offre un bel aperçu du Pays de Fayence. Nous avions un peu moins de temps et avons uniquement emprunté le chemin pour rejoindre des chênes centenaires. Un bain de nature, de calme et de tranquillité au pied de ces géants.

Mons, le plus haut village perché du Pays de Fayence

Pour rejoindre Mons, le panorama en montée avec ses virages serrés autour des Gorges de Siagne est magnifique.

Village perché à 814 m, la vue depuis la place Saint-Sébastien est grandiose. Elle permet d’apercevoir la Côte d’Azur et notamment Cannes au loin. Le village, classé village de caractère, est composé de nombreuses ruelles étroites fleuries et très calmes. Nous y avons profité d’un peu de fraîcheur pendant ce week-end caniculaire et d’une pause gourmande avec vue à l’Auberge Provençale. L’occasion de goûter la spécialité locale, les biscuits de Mons à la fleur d’oranger.

Une découverte insolite… en allumettes !

C’est aussi à Mons que nous avons visité une exposition insolite. L’Atelier Marine et Monstagne, c’est l’histoire de Monsieur Audibert qui monte des maquettes de bateaux en… allumettes ! Oui, vous avez bien lu, en allumettes ! Né dans les années 40, il voulait être ébéniste mais son père l’oblige à devenir mécanicien. De cette carrière contrariée naîtra sa passion pour les maquettes en allumettes. Aujourd’hui, c’est sa femme et sa fille qui perpétuent sa mémoire en présentant ses œuvres dans le lieu qui lui servait d’atelier. Les allumettes ont toutes été consommées, notamment par les habitants du village de Mons qui venaient lui en faire donation pour ses créations.

Inutile de vous dire que tout ça nous a rappelé Monsieur Pignon 🙂 . Pour l’anecdote, avant la sortie du film, la famille Audibert a d’ailleurs reçu un coup de fil de la production du « Dîner de Cons » pour leur demander si ils avaient une Tour Eiffel… en allumettes !

On vous recommande de vous balader le nez en l’air dans les ruelles à la recherche des enseignes en fer forgé qui racontent l’histoire des vieux métiers du village : tisserand, cordier, médecin…

Fayence et le Grand Jardin

Terre d’envol car c’est à Fayence que tous les adeptes professionnels ou amateurs se retrouvent pour pratiquer le vol à voile, autrement appelé planeur. Nous en avons vu à plusieurs reprises voltiger dans le ciel pendant le week-end. Nous nous y sommes baladées rapidement avant de dîner à la terrasse du restaurant Le France juste à côté de l’Hôtel de Ville. Une adresse agréable pour goûter aux produits frais et de saison des producteurs de la région.

Lors de notre passage, le Grand Jardin, une magnifique demeure qui organise régulièrement des événements autour de l’art de vivre, accueillait le salon des antiquaires de Fayence. L’occasion idéale d’assouvir la passion de Charlotte pour la chine. Le lieu est très beau et mérite le détour.

Une région, une appellation : le Côte de Provence

C’est chez Mylène Christine, Propriétaire-Récoltante de la Maison des Selves que nous avons dégusté l’appellation de la région, le Côte de Provence. À l’ombre de la belle bâtisse provençale et sous les arbres avec vue sur les vignes de la maison, nous avons dégusté les trois couleurs que produit le domaine familial. La dégustation est accompagnée d’un fromage de chèvre de la ferme voisine, la Ferme des Cairns et d’huiles d’olives produites sur place. Un bon moment gourmand.

Autour du lac de Saint-Cassien

Un peu de fraîcheur bienvenue pour notre dernier jour en Pays de Fayence. Plan d’eau de 420 hectares, le lac de Saint-Cassien est un lac de barrage hydroélectrique. Artificiel donc, il retient une réserve en eau douce nécessaire pour desservir les villes du sud-est du Var et du sud-ouest des Alpes-Maritimes. Véritable bassin de vie pour la faune et la flore, c’est aussi un haut lieu d’activités de plein air pour les habitants de la région et les vacanciers. Location de paddle, de pédalo, de canoë entre autres.

À l’heure du déjeuner, nous sommes allées au restaurant de plage Le Cabanon à côté du centre d’activité en plein air Saint-Cassien Aventure. Parfait pour manger sur le pouce avec des produits fait maison et sourcés locaux de la région.

Un incontournable de votre passage au lac : la maison du lac. Son espace découverte vous permettra d’en savoir plus sur la géologie du coin, le fonctionnement du barrage EDF et la chronologie de la présence humaine autour du lac. Hyper didactique et pédagogique, on a beaucoup aimé.

La Réserve Biologique de Fondurane

Réserve de biotope autour du lac qui regorge d’espèces protégées, 182 espèces d’oiseaux peuvent y être observées. Nous y avons fait un stop pour en apprécier la quiétude et la beauté. Une belle heure de balade est possible sur place.

Des villages perchés typiques de Provence aux tuiles orangées, aux portes et volets colorés, aux fontaines, et aux placettes odorantes de jasmin, le pays de Fayence offre une escapade provençale nature et authentique comme on aime.

Cet article a été réalisé en partenariat avec l’office de tourisme du Pays de Fayence. Un grand merci à Laëtitia pour nos échanges et à Cassandra pour l’accompagnement pendant ce chouette week-end.

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