Eurycère de Prévost, oiseau, Parc Marojejy, Madagascar
Madagascar

Madagascar : expédition dans le Parc de Marojejy sur la côte de la Vanille

Amoureux de nature et friands d’aventures ? Bienvenue au Parc National de Marojejy à Madagascar. A 60 km de la ville de Sambava, Marojejy est surement le plus beau parc de l’île mais également l’un des plus difficile d’accès. Ici, rien ne s’improvise. Il faut prévoir une expédition bivouac pour vous y conduire et prévoir minimum deux jours sur place. On vous raconte la journée et surtout la nuit la plus longue de notre vie… ça promet !

Rejoindre Sambava

C’est déjà une étape en soi, car Sambava, capitale de la production de la vanille se mérite. Depuis notre précédente étape, Diego-Suarez, il nous aurait fallu faire plusieurs jours de route chaotique pour y arriver. Le choix est vite fait, on opte pour un vol de 40 minutes avec la compagnie Tsaradia. Rien que de monter dans le mini avion est une expérience en soi. Une fois à Sambava, on pose nos valises au Mimi Hôtel en cœur de ville.

Le Parc de Marojejy en deux jours

C’était un moment que l’on attendait avec impatience depuis le début de notre séjour : une randonnée de deux jours avec bivouac au Parc de Marojejy. Ce parc est une forêt primaire sur 2000 m d’altitude qui offre une diversité de faune et flore très rare en milieu tropical. 118 espèces d’oiseaux et 149 espèces d’amphibiens et de reptiles y sont recensées. Mais, on vient surtout pour tenter d’apercevoir le propithèque soyeux, un lémurien magnifique endémique du parc.

A l’aventure !

Après 1h de 4X4 sur une route goudronnée (Ooh joie!), nous arrivons au bureau du parc avec Moïse, notre guide local. On retrouve son équipe (porteurs et cuistots) qui nous accompagneront pendant les deux jours. On remonte dans le 4X4 pour rejoindre le village d’où nous entamons la marche à pied.

Les paysages sont sublimes. On randonne entre les plantations de vanille et les rizières en regardant les habitants s’afférer au champ. Le paysage est bien vert et montagneux, c’est magnifique. Il nous faudra 1h30 de marche pour parcourir les 2,7 km pour rejoindre l’entrée officielle du parc. C’est d’ailleurs là que nous déjeunerons tous ensemble sur des bancs aménagés.

Ceci est notre dîner du lendemain soir =)

JOUR 1 : Emprunter le circuit Mantella

Et c’est reparti, on entre cette fois dans la forêt primaire. 4,3 km nous séparent du camp 1, celui de Mantella où nous passerons la nuit à 450 m d’altitude. On marche, on marche, on marche… Evidemment, le chemin n’est pas balisé, il est assez boueux et peu praticable.

Il est charmant sur les premiers kilomètres mais on n’en voit pas le bout. Le temps gris et humide n’arrange pas la situation. Les végétaux sont magnifiques et luxuriants, nous prenons beaucoup de temps à les découvrir. Les animaux, eux, sont bien cachés mais nous avons tout de même la grande chance d’apercevoir l’oiseau emblématique et assez discret du parc de Marojejy : l’eurycère de Prévost. Il ressemble à un toucan avec un bec bleu. Superbe !

4h30 de marche plus tard, nous arrivons au camp, il est 17 h passé et le soleil est en train de se coucher. Par chance, juste à notre arrivée, un lémurien se balade au bord du camp.

Passer la soirée et la nuit au camp Mantella

On déchante un peu en découvrant les tentes accrochées dans des cabanes de bois défoncées dans lesquelles nous allons passer la nuit. Un ouragan passé ici en 2007 a tout dévasté. 12 ans après, la région n’a toujours pas pu les réparer… Il y a des monstres d’araignées partout (comme jamais nous n’en avons vu avant). Et pour couronner le tout il se met à pleuvoir des trombes d’eau ! Vraiment pas de bol ! Avant que la nuit tombe, nous allons voir les sanitaires… Une horreur. Nous essayons d’oublier tout ça en passant une bonne soirée autour d’un dîner de roi arrosé au rhum !

Chochottes si on veut et surement même, mais nous avons eu énormément de mal à dormir dans des cabanes humides, pleines d’araignées et d’insectes grouillants. La nuit fût courte !

JOUR 2 : Monter au camp Marojejya et retour au village

Après une nuit vraiment mouvementée, nous repartons sous la pluie en empruntant le circuit simpona qui conduit au camp 2 de Marojejya à 775 m d’altitude. L’objectif, c’est de croiser le sublime propithèque soyeux en chemin. Il faut compter au moins 2h de marche pour les 2 km entre les deux camps, car c’est raide. Il faut parfois même escalader ! On se lance dans la matinée, bien décidées à l’apercevoir. Mais, la nature aussi belle soit-elle ne nous aura pas fait ce beau cadeau cette fois-ci. Nous redescendons pour déjeuner au camp n°1.

Si seulement c’était plat…

L’objectif de l’après-midi c’est de retourner au village et donc de parcourir les 4,3 km jusqu’à l’entrée du parc puis les 2,7 km jusqu’au village. Sur le moment, on ne se rend pas compte de l’ampleur de la tâche. Il faut dire que 11 km sur une journée paraît simple quand c’est plat… Et c’est justement ça la difficulté ! Le terrain est toujours aussi accidenté et escarpé.

Le mental prend le dessus sur le physique et c’est au bout du rouleau que nous arrivons enfin après une journée de marche. Au bout du chemin, le 4X4 nous attend comme un miracle. Il fait déjà nuit, nous prenons le chemin du retour vers Sambava et disons adieu au parc de Marojejy pour une douche et une nuit dans un « vrai » lit.

Bon à savoir pour se rendre au Parc de Marojejy

  • Prévoyez des vêtements chauds et imperméables : vous êtes dans une forêt humide, il pleut donc régulièrement. Pensez à prendre des vêtements longs pour « tenter » de stopper les moustiques et les sangsues. Elles sautent littéralement sur vous !
  • Votre paire de chaussure de randonnée n’est pas une option. Le maintien de la cheville dans les chemins escarpés est un impératif.
  • Partez accompagné ! Le parc de Marojejy, c’est une expérience que l’on ne peut pas aborder seul (à moins d’être chevronné évidemment) et un repas prêt à notre arrivée après plusieurs de marche, c’est un grand bonheur. Moïse est le doyen des guides du parc, vous pouvez lui faire confiance les yeux fermés.
  • Et enfin, préparez-vous à laisser votre confort de côté pour vivre cette fabuleuse aventure avec la nature !

Le parc de Marojejy où l’expérience du dépassement de soi !

Sambava, berceau de la vanille de Madagascar !

Votre passage dans la région de Sambava doit impérativement s’accompagner d’une découverte de l’or brun local : la vanille bien sûr ! Cette orchidée qui vient à l’origine du Mexique a fait la richesse de la toute la région dont Sambava est la plaque tournante du commerce à Madagascar.

Au lendemain de notre expédition au parc de Marojejy, nous montons donc dans un tuk-tuk et suivons Moïse, notre guide, chez un exportateur de vanille. Devant une grande porte métallique surmontée de barbelé, nous sommes accueillies par le patron, l’un des derniers malgaches qui en tient commerce. Le gros de l’exportation étant géré maintenant par la Chine. Le cours de la vanille de Madagascar s’élève, à l’heure où on écrit, à environ 400$ /kg. On comprend mieux pourquoi le lieu est sous haute sécurité !

Ici, pas de plantation de vanille. Les gousses arrivent vertes, juste après avoir été cueillies par les producteurs dans les champs tout autour de la ville. Ce sont les différentes phases de séchage qui s’effectuent ici. Une cinquantaine d’ouvrières s’activent à déballer des sacs en tissu sur des paillasses hautes en bois pour les faire sécher au soleil. Il faudra entre 4 et 5 mois à la vanille pour sécher et lui donner sa couleur bien brune.

Vous la sentez cette odeur incroyable ?

Le business de la vanille est ici bien rodé et les prix exorbitants. C’est le chauffeur de notre 4X4 qui nous amènera le lendemain avant de quitter Sambava dans le garage de sa belle famille pour nous permettre d’acheter quelques gousses d’or noir qui feront le bonheur de nos préparations culinaires au retour.

Avant de quitter Sambava…

Avant de quitter la région, nous découvrons l’une des plus grandes cocoteraies du monde : la cocoteraie de Savoanio. Sur plus de 5 000 ha, le site abrite plus de 800 000 cocotiers qui produisent chaque année des millions de tonnes de noix de coco transformés en huile vendue dans tout le pays. Impressionnant non ?

Dernière étape de notre voyage => Rencontre avec les baleines à bosse sur l’île Sainte-Marie.

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2 Comments

  • Mélie Rivière

    Bonjour,
    Merci pour ce récit qui nous intéresse beaucoup.
    Avez-vous à tout hasard conservé le numéro de Moïse? Car on peine à trouver des contacts de guide fiable avant notre arrivée. Et une idée du tarif pour ces 2 jours en bivouac pour 2 personnes? Merci
    Mélie

    • Récits d'escapades

      Bonjour Mélie, pour rencontrer Moïse nous sommes passées par notre hôtel. Cela fait 3 ans que nous avons voyagé à Madagascar, compliqué pour nous de vous donner plus d’informations ce jour. N’hésitez pas à les contacter. Bon voyage à vous.

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