Marie-Catherine devant les sapins du marché de Noël d'Orléans.
Centre-Val de Loire

Toute la magie de Noël, le temps d’un week-end à Orléans

Quand on imagine Orléans, on peut encore se fourvoyer en imaginant une ville moyenne, grise et bétonnée. C’est avec joie que nous avons découvert une jolie ville à taille humaine et au patrimoine culturel qui couvre 2000 ans d’histoire. De nombreux atouts qui nous ont tellement charmés que nous étions frustrées de n’y passer qu’une journée. Car lors de cette escapade en décembre, nous avons découvert les marchés de Noël d’Orléans et le château de la Ferté Saint-Aubin qui pour l’occasion avait revêtu ses plus beaux habits. On vous emmène en week-end à Orléans. Bienvenue dans le Loiret, bienvenue dans le département 45.

Un peu d’histoire

À seulement 2 h de Paris en voiture ou 45 min de train depuis la gare d’Austerlitz, vous voici dans la capitale de la région Centre-Val de Loire. Fruit de la fusion des régions Centre et Val de Loire, Orléans est une ville d’art et d’histoire.

Tout commence à l’Antiquité en raison de la position stratégique de la cité sur la Loire. Mais c’est au cours du XIIe siècle qu’elle prend de l’importance grâce à sa proximité avec Paris, la capitale. Grâce à son commerce fluvial et terrestre, elle se développe rapidement et elle s’enrichit. Orléans devient d’ailleurs la seconde résidence royale.

Paris et Orléans se sont longtemps influencées

Pour exemple, la rue Royale et ses belles arcades ont été copiées à Paris pour en faire la rue de Rivoli. On retrouve également des bâtiments de type Haussmanniens. L’architecte Viollet-le-Duc lui, s’est largement inspiré de la flèche de la cathédrale d’Orléans pour construire celle de Notre-Dame de Paris.

Et quand on évoque Orléans, il y a un personnage célèbre qui nous vient immédiatement en tête : celui de Jeanne d’Arc. Figure emblématique, celle qui libéra la ville des Anglais en 1429 lors de la guerre de Cent Ans est célébrée chaque année (édition 594 en 2023) avec faste lors des Fêtes johanniques du 29 avril au 8 mai. Etonnant quand on sait que Jeanne d’Arc n’a passé que 10 jours à Orléans.

Au XVIème siècle, la ville devient un noyau protestant grâce à son université. Elle attire de nombreux humanistes qui souhaitent revenir au fondement des idées du christianisme. C’est aussi à cette période que se termine le chantier monumental de la cathédrale Sainte-Croix.

De façon plus récente, Orléans a subi de graves bombardements lors de la seconde guerre mondiale, ce qui a entraîné une reconstruction affreuse, comme dans de nombreuses villes. Mais le virage esthétique a été pris en 2000 avec un grand plan de réhabilitation et d’aménagement. Aujourd’hui, Orléans est une ville de 117 000 habitants où il fait bon vivre.

Où dormir ?

Pour ce week-end dans le Loiret, nous avons logé à deux endroits et testé deux types de logement. Le premier, à seulement 1 h 30 de Paris dans la forêt d’Orléans. Le second en plein cœur de la ville. 2 lieux, 2 ambiances. On vous raconte !

Une parenthèse dans la forêt d’Orléans

C’est dans la nuit noire, sous la pluie et par 3 degrés que nous arrivons sur le parking de notre logement. Au bout d’un chemin de terre bordé d’arbres que l’on éclaire à la lumière de notre téléphone en suivant le panneau « Sirius » on ne tient plus en place. L’excitation est au max, car ce lieu, nous avions envie de le tester depuis quelques mois.

À l’orée de la forêt, nous découvrons la Parenthèse, un hébergement en tiny house. Prônant un mode de vie simple et minimaliste, ces petites maisons en bois sont conçues comme une véritable maison (avec confort et isolation) mais à échelle réduite. Cosy et cocooning, le lieu est dédié à la déconnexion, à la communion avec la nature et au lâcher-prise. Le mantra : se débarasser du superflu pour revenir à l’essentiel. À notre entrée dans la tiny house, il faisait chaud et nous nous sentions déjà comme à la maison.

Allez viens dans ma tiny house Sirius

La tiny house se compose d’un grand lit donnant sur la baie vitrée, d’une cuisine équipée avec un espace repas, d’une salle de bain et de WC. Le tout dans un 15m2 très bien aménagé. Chaque maison est pensée par un artiste différent pour s’accorder parfaitement à son environnement. Nous avons logé dans la tiny house Sirius décorée par Jade Sequeval, photographe professionnelle. Dans un style épuré, de matières brutes et naturelles, l’atmosphère est poétique. L’étoile Sirius de la constellation du grand chien, a inspiré à l’artiste une série de photographies autour du lien entre l’humain et l’animal, qui forme un triptyque au-dessus du lit.

L’engagement de la Parenthèse

Pour le dîner, nous avions commandé deux paniers repas (l’un terroir, l’autre végétarien) livrés à notre arrivée. La Parenthèse s’inscrit pleinement dans l’engagement de l’économie sociale et solidaire. Les tiny house sont fabriquées en France. La vaisselle est réalisée par une créatrice potière du coin. Les paniers repas et les petits-déjeuners sont composés uniquement de produits locaux du Loiret. On vous annonce que le lieu nous a conquis et que nous reviendrons pour un week-end complet dès que possible. Comptez 170 € la nuit – 13 €/pers pour le petit déjeuner – 20 ou 25 € pour le panier repas.

En cœur de ville à l’hôtel de l’Abeille

Changement d’ambiance pour notre seconde nuit en escapade. Nous voici dans un lieu fort en Histoire car installé depuis plus de 110 ans. Ouvert en 1903, l’hôtel de l’Abeille est acheté en 1919, par les arrières-arrières-grands-parents d’Alexandra Foucault Collet, 5ème génération de cet établissement familial, véritable institution à Orléans. Écrin douillet et préservé, l’hôtel abrite 24 chambres de caractère alliant charme de l’ancien et confort contemporain. Un savant mélange qui en fait un bel endroit où loger lors de votre séjour. Comptez 115 € pour la chambre supérieure.

Un samedi à Orléans

2000 ans d’Histoire s’écrivent sur les murs d’Orléans et quoi de mieux qu’une visite guidée pour s’en apercevoir. En ce samedi matin, nous avons donc rendez-vous avec Rod, guide conférencier de l’Office de tourisme Orléans Val de Loire. Avec lui, nous avons parcouru le centre-ville : des grandes artères aux bâtiments haussmanniens en passant par les jolies maisons à pans de bois.

L’hôtel Groslot

Magnifique découverte que l’hôtel Groslot à proximité de la cathédrale. Construit entre 1549 et 1558, d’abord hôtel particulier, il devient siège de la cour royale en 1560 avec François II. Puis il redevient une résidence privée avant d’être racheté en 1738 pour devenir hôtel de ville. Derrière la superbe façade de briques rouges, vous découvrirez de très belles salles un peu chargées. Plafonds à caisson, murs tendus de toile peinte, lambris à moulures, tapisseries d’Aubusson…

Coup de cœur pour un tableau que vous pourrez contempler dans la salle des mariages de Pierre Dupuis, représentant la mort du souverain François II. Il s’agit de la capture d’une scène importante de l’Histoire de France. Celle de la mort de François II dont la mère, Catherine de Médicis refusa à Ambroise Paré, médecin du Roi de réaliser une trépanation. Sur ce tableau 2 figures importantes, un cardinal et un protestant, signe avant-gardiste de la guerre des religions qui surviendra en France après la mort du Roi.

L’hôtel de ville a depuis quelques années migré dans un bâtiment plus fonctionnel en face, mais c’est encore ici que l’on célèbre les mariages orléanais et les grandes fêtes. La visite est gratuite. Et nous vous la recommandons ++.

La cathédrale Sainte-Croix d’Orléans

Majestueuse, il lui aura fallu 5 siècles de travaux pour sortir de terre. Début de construction au XIIIème siècle, inaugurée en 1829, la cathédrale aura connu la guerre de cent ans, les guerres de religions et la révolution française.

Dernière des cathédrales construites en France, la cathédrale d’Orléans a clairement copié la cathédrale d’Amiens. 5ème plus haute cathédrale gothique de France, 140 m de long, 53 m de large et 106 m de haut, sa silhouette surmontée de deux couronnes rappelle le passé royal de la ville. À l’intérieur de la cathédrale, ne manquez pas les 10 vitraux du XIXème siècle qui évoquent 10 scènes de la vie de Jeanne d’arc. En face de la façade, une percée sur la rue Jeanne d’arc offre une très belle perspective.

Et l’avantage de visiter Orléans à la période des fêtes de Noël est que la cathédrale est mise en lumière. Une création lumineuse sur le thème des sommets enneigés est projetée tous les soirs à partir de 17 h 30, place Sainte-Croix.

Instant culture au musée des Beaux-Arts

Fondé au XVIIIème siècle, le musée des Beaux-arts est l’un des plus anciens de France. Peintures, dessins, estampes, sculptures, objets d’art… Aujourd’hui, plus de 700 œuvres du XVème au XIXème siècle sont exposées dans un bâtiment des années 80. Comptez 6 € l’entrée.

Ouvrez l’œil en ville avec des expositions hors les murs. Lors de notre passage, nous avons découvert celle de l’artiste Markus Lüpertz. 11 bronzes monumentaux sont installés dans les rues et les parcs orléanais.

S’imprégner de la magie des marchés de Noël

Ouverture de la station de sports d’hiver orléanaise : bienvenue sur les marchés de Noël. Rien de mieux pour se glisser dans l’ambiance des fêtes que de prendre son temps sur les trois marchés que compte la ville. Le plus imposant est sur la place du Martroi avec ses 51 chalets traditionnels et sa grande roue. Grande roue sur laquelle nous n’avons pas manqué de faire un tour. Mention spéciale pour les 13 chalets de créateurs et d’artisans qui proposent le produit de leur savoir-faire local. De belles idées cadeaux :).

Le plus gourmand des marchés est situé sur la place de la République avec 11 chalets alimentaires et le coin pour les enfants avec la maison du Père Noël. Enfin, rendez-vous en bas de la station, place de la Loire pour la piste de luge et de curling.

Orléans, la capitale du vinaigre

J’imagine que là, on vous a appris quelque chose, non ? Orléans est reconnue comme capitale Française du vinaigre depuis 1810. Cette relation remonte au Moyen Âge où on transformait en vinaigre les vins locaux pas très bons mais produits en abondance. Puis, à la Renaissance, les vins sont acheminés en bateau sur la Loire vers Paris. Orléans, dernier port fluvial voit débarquer les vins qui ont tournés durant le trajet. 300 vinaigreries fleurissent alors le long de la Loire et c’est 80 % des vinaigres de France qui sont produits ici.

Aujourd’hui, il ne reste qu’un maître vinaigrier en France, la maison Martin-Pouret dont le procédé est traditionnel. Alors que les vinaigres industriels sont obtenus en 48 h, ceux de la maison sont élaborés en 13 mois. Fermentation de 3 semaines en fûts de chêne puis vieillissement en foudre (un tonneau de très grande capacité). Autre produit issu du célèbre vinaigre : la moutarde d’Orléans. Conçue à partir d’une recette oubliée de 1580, elle réapparaît en 2002. Les graines sont cultivées localement donc ici pas de pénurie 😉 . Labellisés Origine France garantie, nous avons pu participer à une dégustation privée des produits de la maison. Nous repartons les bras chargés. La boutique est située au 11 rue Jeanne d’Arc.

Quelques enseignes dont nous avons poussé la porte :

  • Victorine chocolatier au 26 rue Jeanne d’arc : artisan chocolatier depuis plus de 25 ans. Mention spéciale pour les macarons saveur de Noël.
  • Café Jeanne d’Arc, 3 adresses à Orléans. Véritable institution, les cafés Jeanne d’Arc, c’est l’histoire d’une famille et d’une passion. Une famille orléanaise qui torréfie depuis plus d’un siècle, les cafés du monde entier et qui sélectionne les meilleurs thés. Un savoir-faire qui se transmet de père en fils depuis 5 générations. Foncez à la plus ancienne boutique au 7 rue de la République.
  • L’Aparthé, 44 rue du Faubourg Bannier. Un salon de thé dont nous avons pu goûter les délicieuses pâtisseries sur le marché de Noël. Des desserts 100 % maison, parfait pour une pause goûter.

Mets et vins chez Ver di Vin

Belle adresse que nous vous recommandons chaudement : la table de Sabine et Laurent Brochard. Elle sommelière caviste, lui cuistot. Ils sont depuis 2011, les propriétaires de Ver di Vin au 2 rue des Trois Maries. Une adresse parfaite pour une cuisine traditionnelle et gastronomique. Le lieu est une cave voûtée du XIIIème siècle, bar à vins et resto à la fois. Autour d’un menu de haut vol à 52 €, entrée – plat – dessert, nous avons dégusté un vol au vent de champignons, un 1/2 coquelet fumé au foin et la tarte Tatin (spécialité de Lamotte-Beuvron situé à seulement 40 km de là). Et dans le verre, confiance aveugle en Sabine qui nous a régalé d’un Menetou-Salon blanc et d’un Moulin-à-vent rouge.

Un dimanche dans la campagne d’Orléans

Après une journée en ville, on file en fin de matinée à quelques kilomètres d’Orléans.

Brunch de Noël aux portes de la Sologne

Nous voici à Ardon, Ô Deux Sens. Le restaurant qui longe le dix-huitième trou du golf de Limière est une parenthèse au cœur de la nature. Au sein de l’hôtel Mercure Orléans Portes de Sologne, nous avons participé au brunch mensuel. Et en ce dimanche 4 décembre, le brunch est en mode Noël. L’assiette fait la part belle aux produits locaux en filière courte et le choix est monstrueux. Ambiance conviviale et familiale, lieu des grandes tablées festives. Comptez 30 € /pers pour le brunch à volonté en libre service (hors boissons alcoolisées).

À la recherche de la recette magique pour sauver le Père Noël au château de la Ferté Saint-Aubin

Bienvenue au château du Père Noël ! C’est avec cette belle accroche que le château de la Ferté Saint-Aubin accueille en cette période de l’année les locaux et les touristes. Château familial, privé et habité depuis 350 ans, Lancelot Guyot son propriétaire met toute son énergie à offrir la magie de Noël aux petits et aux grands.

Nous suivons Barnabé, le lutin en chef. Dès le passage des portes, nous apprenons que le Père Noël est malade. Il nous faudra suivre un parcours immersif et ludique pour préparer le remède. On ne vous en dévoilera pas plus pour garder le suspense…

Ce que l’on peut vous dire c’est que les décors sont sublimes. L’histoire est prenante et nous avons passé une merveilleuse après-midi à sauver le Père Noël. Comptez 15 € pour les adultes et 10 € pour les enfants, dégustation de madeleines et tasse de chocolat chaud comprises.

Vous l’aurez compris, nous sommes tombées sous le charme de la ville. Allez passer un magnifique week-end à Orléans, les yeux plein de la magie de Noël.

Escapade réalisée en collaboration avec Orléans Val de Loire Tourisme qui a pris en charge notre logement, les repas et les activités. Merci à Benoît d’avoir organisé ce beau week-end à Orléans.

Nos articles directement dans votre boîte mail 📩

5 Comments

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: