Madagascar : nos premiers pas à la découverte du parc Ankarafantsika
Après un vol de 12h c’est bien à Antananarivo, dit Tana, que nous passerons la première nuit de notre mois d’aventure à Madagascar. Nous voilà pour la toute première fois en Afrique ! Nous rencontrons Didi, notre guide, qui nous emmène directement pour une journée de route en taxi-brousse 100% local direction le parc d’Ankarafantsika et ses merveilles naturelles.
Les premières images que nous découvrons de Madagascar sont celles que nous imaginions, à l’exception près des paysages de rizières. Des maisons en taule, des vendeurs ambulants le long des routes de terre. Nous ressentons le même dépaysement que lors de notre arrivée au Vietnam.
Le concept de taxi-brousse
Rien que pour cette expérience, il faut venir à Madagascar ! Ici, les voitures sont dans un tel état de vétusté que l’on se demande encore comment elles font pour rouler ! Et pourtant, elles tiennent le choc. On monte avec nos gros sacs, dans une vieille Renault qui fait taxi pour rejoindre notre taxi-brousse dans un coin de Tana.
Un taxi-brousse, c’est une sorte de van qui transporte plusieurs passagers comme un mini-bus. Sauf qu’ils sont en général très vétustes, peu confortables et bondés. Didi, notre guide, nous avait préalablement réservé quatre places, soit la banquette du fond. Le premier défi, c’est de faire entrer nos gros sacs à l’arrière. Dans ce type de véhicule, il n’y a presque pas de coffre et alors dans ce cas, on monte les affaires sur le toit.
Une fois installées, c’est parti pour 500km (8h) à travers des villages, de la brousse, des paysages montagneux, de la savane et sous le regard très observateur d’un petit garçon pendant toute la durée du trajet.
Un voyage en taxi brousse, ça peut être long. On y est souvent mal installé, la musique locale à fond dans les oreilles, les pause-pipi rares (et en pleine nature) mais c’est aussi l’un des meilleurs moyens de parcourir le pays et d’observer la vie locale. Les routes sont pour la plupart défoncées et régulièrement des enfants s’activent à reboucher les trous pour quelques billets jeté à la fenêtre par le conducteur.
Au village Amboaboaka
Après une journée sur la route, nous arrivons à Amboaboaka, un village en pleine brousse. Les habitants nous regardent énormément, on est « un peu » l’attraction du village. C’est une sensation assez particulière que nous n’avions jamais ressenti pendant nos voyages. Nous rejoignons notre lodge pour deux nuits, le Tia Asiaty Lodge.
Les lodges sont confortables avec l’eau et l’électricité. Le dîner est préparé sur place avec des produits locaux. Pendant le repas, Didi nous partage un peu de la vie malagasy, de la difficulté de vivre dans la pauvreté et de son engagement pour une éducation pour tous.
A la découverte du Parc Ankarafantsika
A l’aube, il est 6h, nous avalons un petit déjeuner de roi et partons vers le Parc National Ankarafantsika où Corinne notre guide nous attend. Dans tous les parcs nationaux de Madagascar, il est normal de se faire accompagner d’un guide local en plus de notre guide national. Le guide local est souvent né dans la région et connait donc très bien le parc auquel il est rattaché. C’est le cas de Corinne, un puit inépuisable de connaissance.
Le parc cache une mosaïque de forêts denses sèches et de savanes et nécessite plusieurs heures de randonnée pour la parcourir. Sa particularité ? Etre très fréquentée par les chercheurs car en saison sèche, la forêt perd une partie de ses feuilles pour économiser l’eau. C’est un phénomène de plus en plus rare et qui nécessite donc d’être protégé.
Nous avons emprunté le circuit Coquereli et Ankarokaroka qui nécessitent plus de 4h aller-retour à pied. D’abord, on traverse une forêt sèche au dénivelé assez simple et à l’abri du soleil, la balade est très instructive avec de nombreuses espèces végétales à découvrir. Puis la forêt laisse place à un vrai paysage de savane africaine où l’on imaginerait très bien voir apparaître au loin les grands mammifères.
Ici à Madagascar, la légende raconte que Dieu seul sait pourquoi il y a des lémuriens mais ni girafe, ni zèbre, ni lion. Pour ce passage, il faut prévoir chapeau et eau car la zone est désertique et la chaleur, même du matin peut être extrême. Avant de se retrouver devant un paysage unique de canyon aux multiples nuances de couleur. Un mini Grand Canyon qui nous en met plein les yeux !
Rencontrer nos premiers lémuriens
Ils sont enfin là. Madagascar, c’est le seul pays au monde où l’on peut croiser des lémuriens et il y en a de toutes sortes. Les premiers que nous croisons sont des espèces nocturnes bien plus petits que ce qu’on imaginait. Ils sont perchés en hauteur et cachés dans le creux des arbres.
Un peu plus loin, nous croisons le maître des lieux, le Sifaka, l’une des espèces de lémurien les plus présentes sur l’île. Ils sont des dizaines, juste au-dessus de nos têtes dans le grand manguier. (Charlotte est comme une enfant et passe un bon moment à les photographier…)
Le Parc Ankarafantsika et les baobabs
Après une pause sandwich à l’entrée du parc, nous partons sur un sentier pour découvrir les plus hauts baobabs du monde. Il en reste deux ici, et il vous faudra 1h aller-retour pour les découvrir.
La balade se fait en passant par des rizières cultivées et une forêt sèche. A savoir qu’à Madagascar, il existe sept variétés de baobabs quand l’Afrique n’en possède qu’une seule ! C’est une grande fierté pour les malagasy et un moment fort d’avoir la chance de se coller à leurs pieds.
On poursuit la balade par le tour du lac Ravelobe. On croise de nouveau des animaux, dont de magnifiques oiseaux et … un boa. La végétation dense est fortement appréciée car elle nous abrite de la forte chaleur. Vous pouvez compter 1h30 pour effectuer ce circuit.
Au bout du lac, là où une route goudronnée nous apparait, notre guide a déjà appelé le taxi qui nous récupère exténuées. Nous remercions mille fois Corinne pour cette journée riche en découverte dans le parc Ankarafantsika et rentrons à Amboaboaka.
Manger du riz n’est pas une option !
A l’heure du diner, nous mangeons du riz. A Madagascar, cette céréale représente 60 % de l’alimentation quotidienne des Malagasy. Base de l’alimentation, il est servi comme un plat principal ou comme un accompagnement à une viande ou un poisson. On passera une partie du voyage à charrier Didi qui se régalait d’une énorme assiette de riz, même au petit déjeuner.
Dans les terres, nous aurons beaucoup mangé du Zébu, la viande locale. Si elle est bien cuite et si le Zébu n’a pas couru le marathon, on peut vraiment se régaler. N’oubliez pas qu’à Madagascar, l’une des grandes difficultés, c’est l’accès à l’électricité et à un point d’eau. Et pourtant, les Malagasy cuisinent bien et varié. Le pays produit de tout, on mange à notre faim, local et de saison, avec plaisir.
Etre blanc dans un marché de brousse malagasy
Se balader dans un village de brousse, le matin à l’heure du marché est une situation déstabilisante. Tantôt objet de curiosité, tantôt objet de rejet, on a eu du mal à se fondre dans la masse. Ici, être blanc est le signe du touriste, de l’étranger, de l’Homme riche.
Pas évident de s’y faire les premiers jours, puis on s’habitue aux regards appuyés et aux murmures sur notre passage. Certains osent, nous arrête, nous questionne, d’autres détournent le regard mais nous avons toujours ressenti beaucoup de bienveillance et de joie à nous faire découvrir ce beau pays qu’est Madagascar.
Savoir être patient !
« La patience est la meilleure amie de l’homme », nous dit-on. Un voyage à Madagascar vous en apportera la preuve. Pour la suite de notre séjour dans un village de brousse, nous devions partir le matin. Au programme, 170 km et 4h de trajet en taxi-brousse vers Tanetilava. Dès le réveil, Didi qui est en contact avec le taxi et nous prévient qu’il aura du retard. Départ prévu pour 11h puis repoussé à 13h30. Nous attendrons deux heures au bord de la route, avant finalement de le voir arriver. C’est ça le voyage en « slow-life ».
Après le parc Ankarafantsika => direction 48h chez l’habitant dans un village de brousse.
On espère vous avoir donné envie de poursuivre l’aventure Malagasy avec nous, car ça ne fait que commencer !